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J'ai tout compris !

Mis à jour le 12/01/2024

Découvrez le modèle ADDIE

Les trois strates que vous avez découvertes au chapitre précédent présentent une similitude. Elles partagent la même logique : passer d’une demande à une solution.

C’est un principe courant en ingénierie. Passer d’une situation non satisfaisante (le problème qui justifie la demande) à une situation satisfaisante (la solution une fois mise en oeuvre).

Un autre principe fondamental de l’ingénierie est de tenter de sécuriser ce passage d’une situation à l’autre. Cette sécurisation se fait à l’aide de méthodes ou de modèles.

La majorité des modèles pédagogiques permettent de répondre à quelques questions :

  • Quels sont les apprentissages à réaliser ?

  • Qui sont les apprenants ?

  • Quelles seront les modalités d’apprentissage ?

  • Quelles seront les stratégies d’apprentissage les plus efficaces ?

  • Comment évaluer les apprentissages ?

Les approches pour le faire diffèrent : la prise en compte de l’environnement sera différente, l’importance de chaque question peut ne pas être la même dans le modèle, la manière d’aborder chacune des questions peut être séparée ou conjointe… Bref, si ces questions de base sont les mêmes, chacun des modèles a ses spécificités.

On pourrait citer et analyser plusieurs modèles : SAT (Systems approach to training), SAM (Successive Approximation Model), modèle d’ingénierie pédagogique de Kemp… Cependant, un modèle se distingue car il est souvent mobilisé. Il s’agit du modèle ADDIE.

Mais ADDIE, qu’est-ce que c’est ?

C’est un modèle de design. Il permet de concevoir des formations ou des dispositifs de formation.

Le sigle ADDIE décrit cinq phases de l’ingénierie de formation :

  • l’analyse,

  • le design,

  • le développement,

  • l’implémentation,

  • l’évaluation.

Le fait d’utiliser le terme de “phases” laisse penser qu’il s’agit d’un modèle séquentiel. Et c’est vrai, en effet : il est possible de voir ces phases comme successives. Nous verrons qu’il est également possible de les voir comme itératives, mais nous en reparlerons plus tard.

Si vous avez suivi un cours de gestion de projet, l’expression “modèle séquentiel” vous rappelle peut-être des choses. ADDIE est en effet un modèle qui se voit comme une succession d’étapes. On parle aussi de modèle “en cascade” ou “over the bridge”. Dans ces types de modèle, l’analyse d’un problème tient la place initiale. Le deuxième grand groupe d’étapes est celui de la solution : elle est construite, éventuellement planifiée, préparée et réalisée. Le troisième groupe d’étapes est celui de l’évaluation. Ce dernier groupe d’étapes est particulier, car il peut être envisagé comme fin ou en continu au cours du processus.

Dans ce cours, vous découvrirez chacune des cinq phases. Nous insisterons plus sur les trois phases “amont”. Vous trouverez des compléments dans d’autres cours de pédagogie d’Openclassrooms, notamment sur l’évaluation.

Dans ce chapitre, je vais simplement présenter le modèle dans sa globalité et présenter rapidement chacune des phases.

De manière pratique, voici à quoi correspond chaque phase :

  • A pour Analyse :
    Il s’agit d’un moment de collecte d’informations et de définition. Vous y définirez des besoins, des objectifs de formation, le contexte professionnel des futurs apprenants et leurs possibilités.

  • D pour Design :
    Au terme de design, certains francophones préfèrent “conception”. En tout cas, en tant qu’ingénieur pédagogique vous définirez les objectifs pédagogiques (qui diffèrent des objectifs de formation) et construirez l’architecture de la formation. Construire cette architecture, c’est notamment définir la forme de la formation qui sera la plus adaptée au développement des compétences : stage, ateliers, etc. C’est donc le moment de structuration de la réponse au besoin.

  • D (le deuxième !) signifie Développement :
    La structure de l’action de formation a été définie à l’étape précédente, il s’agit dans cette phase de la remplir. La remplir, c’est en fait créer toutes les ressources nécessaires : supports pour les stagiaires, contenus pour les formateurs, mises en application, sitographies ou tout outil qui permettra l’atteinte des objectifs pédagogiques. À l’issue de cette phase, un formateur confirmé devrait être en mesure d’animer la formation.

  • I pour Implémentation :
    L’implémentation est une mise en œuvre. Ici, cela correspondra à la gestion des aspects pratiques nécessaires pour qu’elle existe. À noter que cette phase recouvrira des réalités différentes entre la formation présentielle et distancielle. Par exemple, l’impression des documents pour la formation ou la mise à disposition d’une plateforme de formation à distance avec les bons contenus sont deux réalités de l’implémentation ; la première pour le présentiel, la deuxième pour le distanciel.

  • E pour Évaluation :
    L’évaluation vous permet de vérifier l’efficacité et la qualité de la formation. Cela vous amènera notamment à vérifier le processus d’ingénierie d’une part et l’atteinte des objectifs et les effets de la formation d’autre part. De cette manière, vous pourrez comprendre si la formation est adaptée, pertinente et comment orienter les prochaines sessions ou prochaines formations.

À l’issue de ces 5 phases, l’ingénieur ou chef de projet pédagogique aura mené un projet avec méthode et, espérons-le, en réussissant à lever les incertitudes inhérentes à la notion de projet.

Parfois, on rencontre ce modèle ADDIE augmenté d’une ou deux phases. Il s’appelle alors ADDIEM ou PADDIE+M. Le “M” ajouté correspond à une phase de maintenance, qui cherche notamment  à améliorer les outils et les ressources qui ont été utilisés pendant la formation. Le “P” placé en début du PADDIE+M est quant à lui une phase de planning, qui permet de fixer un cadre temporel bien défini au projet. Cela est notamment nécessaire pour les projets d’envergure ou les projets contraints par le temps.

Un des avantages d’ADDIE est qu’il constitue un modèle relativement large et adaptable. Il peut être utilisé pour des situations de formation à distance ou en présentiel, pour des cohortes complètes ou des formations individuelles. Ce sont sûrement ces qualités qui ont fait qu’il a été adopté par une majorité de l’armée américaine et, bien sûr, dans des contextes non-militaires très variés.

Il présente également des inconvénients. Par exemple, il n’est pas forcément le modèle le plus efficient, notamment si on le compare aux modèles agiles plus récents. Cela est surtout vrai si on considère le modèle ADDIE dans sa version linéaire.

Justement, je vous ai indiqué au préalable que ce modèle ADDIE pouvait ne pas être strictement linéaire. En effet, par souci de pédagogie, je vous ai présenté les 5 étapes d’ADDIE comme un processus séquentiel. C’est la présentation historique du modèle et la plus facile à retenir. Cependant, dans la réalité, la phase d’évaluation est souvent une phase itérative, présente à chaque étape, comme vous pouvez l’observer sur le schéma.

Le gros avantage ? Vérifier que chaque phase a été efficace et qu’il est possible de passer à la suite. Il est même fréquent qu’il y ait des allers-retours entre les phases parce que l’évaluation a montré que certaines choses devaient être revues.

Voila ! Vous êtes désormais en mesure de comprendre le modèle ADDIE. 5 phases : analyse, design, développement, implémentation et évaluation, avec une logique séquentielle entre les quatre premières, et une itération constante avec celle de l'évaluation.

Par la suite, nous allons donc l'appliquer en détaillant chaque étape. Dès le chapitre suivant, plongeons dans l’analyse !

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite